Toute sa vie, Lee Ah Xia s'était toujours dit et répété que si Dieu existait réellement, il avait soit un sens de l'humour particulièrement douteux, soit, il y avait quelques personnes qu'il avait décidé de faire souffrir dès le début.
Sa vie était bien partie pourtant. Oui, on peut dire qu'il était réellement né dans le cadre parfait. La ville de Jilin était certes petite, mais pleine de charme et dans son enfance, il avait toujours adoré courir le long des rues pleines de poussière avec ses amis. Dans cette petite ville de Mandchourie, il passa donc la plus grande partie de sa vie. De sa naissance, jusqu'a ses 13 ans, environ. Ses parents étaient délicieux et aimants. Sa mère, très belle institutrice, lui avait légué sa belle voix et ses traits fins. Quant à son père, membre de la police du Gouvernement lui avait donné ce courage un peu naif qu'il avait guardé en grandissant.
Enfin, meme si ses parents étaient tous les deux des personnes très occupées, ils s'occupaient de lui comme des chefs, et il grandit en bonne santé et très heureux.
Intelligent, meme si il n'aimait pas particulièrement l'école, il avait des réfléxions pertinantes et détestait inspirer de la déception aux personnes qu'il aimait. Ainsi, il s'arrangea pour sortir toujours premier dans tout ce qu'il faisait.
Très vite, le jeune homme se passionna pour la musique. En premier, il se passionna pour le saxophone, d'ailleurs, il conserve encore précieusement son premier instrument qui lui avait été offert par ses parents. Il s'avéra très rapidement que ce petit bout de chou avait l'oreille absolue, et qu'il irait loin. Du moins, si le destin en avait décidé ainsi. Malheureusement, ce n'était pas réellement le cas.

Le jeune garcon ne s'était jamais réellement demandé en quoi consistait le travail de son père. Il l'avait toujours vu comme un super héros invincible qui arretait les vilains méchants. Il n'aurait jamais pu, ne serait ce que l'espace d'une seconde se douter que cela pouvait les entrainer vers une mort très prématurée, sinon ce soir la, ou sa vie bascula.
Lorsque l'incendie se déclencha, il dormait à poings fermés, tant et si bien qu'il ne s'en apercut que lorsque son père enfonca sa porte en hurlant.
Il ne se rappelle plus grand chose de l'accident, si ce n'est qu'il avait dut courir au rez de chaussée afin de quitter la maison en flammes. Ce qu'il savait, surtout, c'est qu'il avait été tiré des flammes avant son père et sa mère et qu'il ne les avaient jamais revu.

La semaine d'après, on l'envoyait dans un pensionnat catholique en Corée du Sud. Le pauvre garçon, encore très jeune, ne se remit jamais réellement de la mort injuste de ses parents. Tant et si bien qu'il fait, encore aujourd'hui, des cauchemars ou il revit cette nuit maudite, et qu'il a une phobie violente du feu.
Enfin, il dut continuer de vivre correctement, parce qu'en lui même il savait qu'il n'en avait pas terminé avec cette vie. Ce qui, du haut de ses treize ans était une réflexion mature qui aurait rendu fier n'importe qui.
Il s'attira rapidement les faveurs de son nouveau foyer, bien qu'il ne soit pas particulièrement assidu au messes et autres rituels de l'orphelinat (il avait un engagement avec Dieu. Il acceptait de croire en lui tant qu'il le laissait dormir le dimanche matin). La bas, il fit particulièrement d'étincelles dans la grande chorale de la Chapelle. L'une des plus grandes du pays, et qui ravissait les oreilles des habitants de Daegu lors des fetes chrétiennes. Mais sa nouvelle place de soliste et sa passion du chant prit une proportion a laquelle il ne s'attendait pas.

En effet, cela lui permit d'être libre ! L'année de ses 18 ans, il se vit proposer une place au conservatoire de Séoul. Une proposition prestigieuse de bourse par le directeur lui même, séduit par la voix de son nouveau protégé. Protégé qui vit ainsi l'ultime chance de voir une nouvelle chance se proposer à lui. Ainsi, il quitta Daegu pour Séoul, et comme promit, commença sa formation.
A peine quelques mois après son installation, le jeune homme fit la connaissance du supérieur de son père en Mandachourie. L'homme fut surpris par sa soudaine requête. Mais voyant sa profonde sincérité, et sa disposition pour un tel travail, il accepta de le laisser reprendre au noir la place de son père en tant qu'espion. Ainsi, lui offrant une chance de venger sa famille, et de pouvoir par la même occasion libérer son esprit. Le voilà donc innocent petit chanteur le jour, et redoutable chasseur de primes séducteur et impitoyable la nuit. Maintenant, à quoi ca va mener ? Me vaut ne pas trop tortiller de ce coté.