La plus belle chose au monde est de donner naissance à un enfant.
08 Août, Los Angeles. En ce beau jour d'été vient au monde un ange. Appelé Seth par son père et In Soon par sa mère, l'enfant sera métissé. Moitié amerlo, moitié coréano. Pour faire simple, je suis né en Amérique dans les années 88. Mon père est Américain et ma mère Coréenne. Elle vivait depuis peu dans ce pays avant de rencontrer cet homme et d'avoir le coup de foudre. l'amour fou. Et de cet union je naquis. Quoi de plus banal hein ? Combien y a-t-il de naissance dans le monde ? Suffisamment pour que la mienne soit inexistante. Rien que dans l'hôpital où j'étais, il devait y avoir une dizaine de bébés. Fin bref. Tout ça pour dire, qu'à part ma famille, tout le monde se fiche de ma date de naissance ou bien même de ce jour. Même quand vos parents sont riches à souhait, qu'ils vivent dans un palace aux alentours de la ville, que mon père fait partit du PDG ou que ma mère soit fille d'une grand lignée de chef d'entreprise. On s'en fou de ça. Ce n'est pas la vie de mes parents mais bien la mienne. Sachant où elle a commencé, cette dernière continue toujours d'avancer. Quelques mois au compteur et je suis déjà une vrai pile. Les mots ne me sorte peut-être pas, mes jambes refuses de me porter, ma tête est trop lourde mais ma voix porte super bien. Des caprices à répétitions, des sanglots sans abstraction. Ils en ont vu des vertes et des pas mûrs, jusqu'à mes un ans et quelques mois. Où j'ai su parler et marcher. Là par contre, fallait constamment me suivre, être derrière moi. Que se soit la vaisselle, les vases, les chaises, les jouets, rien ne pouvait rester intact avec moi. Même pas les animaux qui prenaient peur. Cinq ans au compteur. Je suis un garçon dégourdis, vive et pleins de ressource. Je grimpe de partout, les escaliers, les arbres, les voitures. Mon père tentait de me faire comprendre que c'était mal, comme soulever les jupes des filles à la récréation. Ma mère voulait m'apprendre pleins de truc, dessiner correctement, me faire mon déjeuner. Mais non, je préférai aller faire du vélo avec les autres enfants. Casse cou comme casse c*uilles, ils n'ont jamais réussit à faire de moi l'enfant modèle dont ils avaient tant rêvé. Puis mon père fut muté. Séoul. La Corée. Loin de mon Los Angeles. Loin de mes potes. Loin de mes repères.

En arrivant dans ce nouveau pays, on peut dire que je l'ai haïs. Je devais avoir une dizaine d'années. Un enfant pourris gâté, trop sur de lui, capricieux. Finalement j'ai changé de chemin. Au collège s'était la débandade. Bêtise sur bêtise, bagarre sur bagarre, insulte sur insulte, renvoi sur renvoi. Et tout cela en inquiétant mes parents quant à mon avenir. 'votre enfant est perturbant.' Non, je suis perturbé, nuance. Je n'aimai pas vivre à Séoul, je parlais à peine Coréen. Sisi, ma mère me l'avait apprit mais je n'ai jamais mis du coeur à l'ouvrage. En ce jour, je regrette d'avoir fait le clown. Seul mon anglais est bon, d'ailleurs je l'emploie souvent pour parler aux gens. Enfin, les interpeller la plus part du temps. Mais ça, c'était durant le collège! J'ai grandis. Bon, j'étais pas mieux au lycée mais je savais parler. Même un peu trop. Mes amis n'étaient pas digne de confiance, je traînai avec la pire bande. L'amerlo, c'est ainsi qu'ils me surnommèrent mais ils m'appréciaient au moins. Du moins, j'y croyais. Le jour où j'ai commencé cette bêtise, on peut dire que ma vie a changé. In Soon est devenu grand, In Soon est devenu perdant. La drogue. Une grosse connerie qu'un débile profond a inventé. Pourquoi on se drogue ? Pourquoi me suis-je drogué ? Ah oui ... parce que ma vie en Corée ne me plaisais pas. Tout ces asiatiques qui parlent le chinois, ça m'énervait tellement que j'ai préféré fuir. Fuir dans un monde de délire, de bien être mais aussi de mal. Mal de la dépendance, mal de cette douleur irritante. Je sombrai, je ne pouvais plus m'en passer. Mais ce n'était que des gélules quelconque. J'aurai dû m'en tenir à ça, plutôt que chercher du renouveau.

Saviez-vous ce que cela fait de voir une feuille blanche avec écrit 'séropositif' dessus ? ça vous choc. Vous n'y croyez pas. Cela n'arrive qu'aux autres, pourquoi à moi? Qu'ai-je fais de mal ? Les seringues, l'estaxy, la cocaïne. Toutes ces bêtises qui vous détruit. Cet enfoiré était malade. Je suis malade. Quand vais-je mourir ? Je l'ignore mais ma vie ne tient plus qu'à un fil. Non, plusieurs fils. Je ne suis que séropositif au VIH, je n'ai pas le Sida. Au fond, je me réconforte de cette pensée mais je sais qu'un jour, elle ne servira plus à rien.

Alors je joue un jeu, je construis une vie sans appuies. Ado modèle le jour, toujours la tête dans ses bouquins, élégant, pointilleux. Ado fêtard la nuit, roi de la discothèque, beau, grand. Cette double vie me convient. Mais elles sont différente de la vrai, celle où je suis un pauvre condamné. Vous savez quoi. Le jour où mes parents on su que je me droguai, ils ont de suite fait des tests, ils m'ont même envoyé dans un centre faire une cure. Aujourd'hui ils pensent que je vais bien. Que la drogue n'est plus un soutiens. Mais ma maladie me détruit. Où est le pour et le contre ? ça n'a plus de sens. Je ne fais que vivre une vie irréelle, une vie qui n'a pas lieu d'être. Alors je me montre égoïste, possessif. Je veux avoir le meilleur avant le jour j. Mais si les autres savent la vérité, ils vont me fuir. Qui n'aurait pas peur d'un malade comme moi? Personne ne veut choper la même chose que moi. Même s'ils pensent que je suis un bosseur, un travailleur, un étudiant normal. Dieu a fait l'homme à son image, mes les images ne sont jamais parfaites. Advienne que pourra, alors il pourra advenir ce qu'il adviendra. Pour le moment je profite, jonglant entre deux vies qui auraient pu être les miennes. Celle d'un étudiant en médecine ou celle d'un adolescent victime d'illusions. D'ailleurs, pourquoi la médecine ? Seulement parce que je suis malade et qu'aucun traitement ne me fera survivre assez longtemps. Un jour je serais celui qui découvrira le remède parfait. En attendant je progresse.