Vérité. Truth. Mensonge. Lie. Sun Hee joue. Jouer. Manipuler. Mentir. Elle ment au jour le jour, elle joue et manipule les plus faibles, les plus forts. Des secrets. Il vaut mieux les garder, les cacher, au fond de soit, au fond d'une boite fermée à clef. Secret que personne ne pourrait discerner sur ton visage, sur son visage. Le passé est le comble de ses agissements. Le passé est la faute de ces mensonges. Le passé ressurgit toujours, dans chaque situation détestable. Passé. Mensonge. Deux mots liés pour Sun Hee.

♦ Il a tué son père, il a tué sa famille. Elle s'est sauvé. Elle a quitté leur pauvre logement à Busan. Elle a attrapé la main de sa petite soeur quand le coup de feu retentit, quand elle aperçut le visage crispé de l'assassin, des lunettes noirs, une casquette noir, des vêtements noirs, caché. Les yeux perdus, les yeux globuleux de la jeune Sun Hee, seulement âgé de dix sept ans, sont fixés sur cette silhouette inconnu, sur le bruit qui retentit quand le corps de leur père tombait sur le sol, quand le sang recouvrait déjà le sol mal pansé de l'appartement miteux qui leur servait d'habitat.

♦ Elle a prit l'argent, elle a prit un vieux sac troué pour y enfouir toutes leurs affaires, à elle et sa petite soeur de douze ans qui ne comprenait rien et voyait le corps inerte de leur père quelques heures après l'agression, l’assassinat. Elle court. Elle fuit. Elle n'oublie pas. Loin de là.

♦ Toute sa vie elle a vécue avec un esprit sain, des idées réfléchis, des désirs forts et développés, tout ça c'est évaporer en quelques secondes, en quelques minutes, en une journée stupide qui fit disparaitre toutes les idées d'avenir de Sun Hee. La seule chose qu'elle souhaitait, c'était la vengeance. Son courage. Sa hardiesse. Sa force de survie. Tout l'aida à survivre, à avancer, à se convaincre qu'elle y arriverait, coute que coute.

♦ Premier mensonge. Dix sept ans et huit mois. Orphelinat miteux à Séoul. Promesse de retrouvailles pour sa petite soeur. Promesse tenue ou pas. Puisque aujourd'hui encore, la jeune soeur n'est pas avec Sun Hee, la jeune soeur est quelque part, et vit, loin, seule, peut-être pas, Sun Hee n'en sait rien. Mais elle ne peut revenir. Car le but n'est pas accomplie, car son but ne fait que commencer.

♦ Approche. Recul. Son fils. Le fils de l'assassin de son père; sa beauté enivrante. Il ne faut pas qu'elle se laisse abattre par cela, non, surtout pas. Mais sa gentillesse. Cette tendresse qu'il ne refoulait pas en la présence de Sun Hee. Il ne pouvait être que certain qu'elle utiliserait sa relation avec lui pour se rapprocher de son but, plus que tout. Mais. Il est si. Attirant.

♦ Quatre ans. Et jour pour jour. Sun Hee ne peut pas. Mentir. Manipuler. C'est trop. Le mensonge, la manipulation, la froideur, le narcissisme. Sun Hee est une petite peste, elle joue la petite peste, mais son coeur, fragile, froid, brisé par la colère et l'angoisse de ne pas revoir ce qui lui est le plus chère au monde, son coeur frêle et sensible montre sa différence. Sun Hee n'est pas une mauvaise fille, c'est une image, une illusion qu'elle fait paraitre au mieux. Ses talents, la photographie et le dessin, sont ces seuls moyens d'évasions. Et c'est la seule raison qui ferait qu'elle changerait. La seule raison hormis le fait qu'elle soit attiré par le fils de son ennemi, le fils de celui qu'elle veut détruire après que lui ai détruit ce qu'elle avait de plus chère autrefois. Attirance. Désinvolture. Obsession. Elle ne comprends pas ce fait. Elle ne comprendra jamais. Elle tente de combattre, en vain.